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Geeklife

Ces personnages sans nom ou sans visage

Sommaire

Une fois n’est pas coutume, me voilà de nouveau sur un petit dossier à base de culture geek, qui s’intéressera aujourd’hui à tous les héros « anonymes » qui peuplent nos univers. De Rorschach à l’homme invisible en passant par le Driver, petit tour d’horizon des sans visage et des sans noms de la culture geek !

Introduction

Il y a au moins autant de raisons d’aimer un personnage qu’il existe de protagonistes dans nos histoires favorites. Mais la plupart du temps, c’est l’identification du lecteur ou spectateur à un personnage qui lie les deux parties. Plus vous vous reconnaissez dans les gestes, les mots et les actes d’un personnage, et plus vous avez de chances de l’apprécier. C’est une règle presque sacrée qui dépasse les logiques de genres et même de culture, car après tout, vous pouvez aussi bien vous identifier à un personnage de Zola qu’à un personnage de comics.

Nous sommes habitué aux personnages de Marvel qui ont une identité bien marquée, vous pouvez d’ailleurs aller voir un article sympa sur les personnages Marvel sur le site Live 360.

Mais que se passe-t-il quand le personnage n’a pas de nom ou de visage ? Autrement dit, que se passe-t-il quand ce qui bâtit l’identité d’un personnage n’existe pas ? C’est la question à laquelle nous allons nous intéresser.

Le charisme

Voyez-vous, si on réfléchit de manière très scientifique, on arrive rapidement à la conclusion suivante : si un personnage n’a pas de nom ou pas de visage, ou même les deux, il ne dispose pas de son identité, et il est donc difficile pour le lecteur de s’identifier au personnage, qui sera le plus souvent rétrogradé au rang de second couteau. Mais heureusement, les lois de l’univers dépassent les calculs mathématiques, et on peut établir une exception de taille : certains personnages sans visage ou sans nom sont parmi les plus populaires du monde, justement parce qu’ils ne disposent pas d’un nom ou d’un visage.

le mandalorian

En revanche, ils disposent d’un charisme complètement hors-norme, a contrario. Là où vous apprenez rapidement à connaitre le nom ou le visage d’un personnage, ces héros « anonymes » entretiennent le mystère et poussent donc immédiatement le lecteur ou le spectateur vers les hypothèses les plus folles. Je prendrais comme exemple le très célèbre Boba Fett. C’est son alter ego acteur, Jeremy bulloch, qui nous expliquait, à l’occasion d’un Paris Comics expo, que son personnage avait suscité beaucoup de questions lors des screen-tests et autres avant-premières de l’Empire contre-attaque : « Qui est ce personnage se déplaçant masqué, le blaster au poing, aux côtés de Vador ? »

Si aujourd’hui, le moindre fan de Star Wars peut répondre à cette question, ce n’était pas le cas en 1980, où le personnage ne disposait pas encore de sa back story. Imaginez-vous un instant trente ans en arrière, et je suis à peu près sûr que les questions les plus extravagantes vous viennent. « Pourquoi fait-il ça ? » « Est-il humain ? » « D’où viennent ces marquages ? » « Pourquoi cet arsenal ? » etc.

Le film Watchmen, et bientôt la série sur HBO, met d’ailleurs en avant Rorschach un héro sans visage qui ne manque pas de charisme et de style. Ce film est pourtant un des meilleurs films de super héro que j’ai vu jusqu’à présent.

Très clairement, en affranchissant un personnage de son nom ou de son visage, on crée une zone d’ombre. On pourrait croire qu’elle réduit la portée ou la complexité d’un personnage, mais en réalité, c’est tout l’inverse. Maîtrisé avec suffisamment de classe, ce genre de character-developement amène le public à s’intéresser immédiatement au personnage, à ses origines et ses motivations. Cette zone d’ombre devient la zone de tous les possibles. Une sorte de buzz entoure alors le héros, et une communauté de fans naît en un clin d’œil !

« the Batman could be anybody »

Même si Batman a bien un nom et un visage, même dissimulé sous un masque, je me servirais de cette réplique pour expliquer mon deuxième point. La seconde force des personnages « anonymes » dont nous parlons est certainement de pouvoir être n’importe qui. Après tout, l’identification à un personnage lambda est souvent brisée par ses traits ou par son nom. Mais dans le cas de nos héros « anonymes », c’est justement l’absence de nom ou de visage qui permet une identification forte et immédiate.

Enfilez une veste argentée ornée d’un scorpion, et vous voilà faits Driver. Soyez sélectionnés pour un programme militaire mystérieux, et vous voilà sous l’armure du Master Chief. En ne proposant aucune base de comparaison, un personnage sans nom ou sans visage devient une idée, un symbole, libre d’être porté par tout le monde. En plus de rendre le personnage extrêmement puissant en matière d’identification, ce phénomène pousse le héros à devenir une icône, dépassant son genre ou son support.

Conclusion

Vous l’aurez compris, sans noms et sans visages, les personnages sont étonnamment plus charismatiques et rassembleurs ! Le mystère qui entoure le personnage anime la communauté qui l’entoure, et l’amène parfois au rang de légende. À l’heure où je vous parle, les personnages anonymes peuplant la culture geek sont légions, et nombre d’entre eux sont considérés comme de véritables mythes.

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